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20000 lieues sous les mers

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Journal de bord 06 novembre 1867 : Naufrage  " La clarté électrique s’éteignit soudain, et deux énormes trombes d’eau s’abattirent sur le pont de la frégate, courant comme un torrent de l’avant à l’arrière, renversant les hommes, brisant les saisines des dromes. Un choc effroyable se produisit, et, lancé par-dessus la lisse, sans avoir le temps de me retenir, je fus précipité à la mer. […]  « À moi ! à moi ! » criai-je, en nageant vers l’Abraham-Lincoln d’un bras désespéré. Mes vêtements m’embarrassaient. L’eau les collait à mon corps, ils paralysaient mes mouvements. Je coulais ! je suffoquais !... « À moi ! » Ce fut le dernier cri que je jetai. Ma bouche s’emplit d’eau. Je me débattis, entraîné dans l’abîme… Soudain, mes habits furent saisis par une main vigoureuse, je me sentis violemment ramené à la surface de la mer, et j’entendis, oui, j’entendis ces paroles prononcées à mon oreille : « Si monsieur veut avoir l’extrême obligeance de s’appuyer sur mon épaule, monsieur nagera